Ce jour-là, j’ai expliqué aux élèves que plusieurs classes de l’école participaient au défi sciences comme beaucoup d’autres écoles. Après avoir expliqué le principe de ce défi, après avoir (re)précisé ce qu’est une démarche scientifique, j’ai écrit au tableau la question que nous allions étudier : « Dans lequel de ces deux sols (sable et autre à choisir) les êtres vivants rencontrent-ils les meilleures conditions de vie, et quelles sont-elles ?

1. Réflexion sur la nature d’un sol

Nous avons réfléchi sur ce qu’est un sol. Nous avons proposé des types de sol différents : le goudron, le parquet, la terre, le sable, le béton, la pelouse, le carrelage. Mais le maître a barré certains mots en nous demandant pourquoi. Il nous a aidés à comprendre que le sol, pour les scientifiques, c’est ce qui est naturel et ce qui est à la surface de la Terre. Ce n’est pas l’herbe, car l’herbe pousse sur le sol. Ce n’est pas du goudron, du ciment ou du parquet, car ce sont les hommes qui l’ont mis sur le sol.

Je leur ai ensuite montré les deux sols que nous allions étudier : du sable de l’école et de la terre de mon jardin potager. Je leur ai ensuite demandé l’hypothèse qui serait la plus plausible quant aux nombre d’animaux que nous allions découvrir dans ces sols. La réponse a été unanime : la terre. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons donc décidé de manipuler les échantillons en respectant le fait qu’il y ait la même quantité de matière (même volume).

2. Premiers résultats

sable
 8 coquillages marins.
 1 ver de terre (mais il semble qu’il y ait eu « contamination » d’un échantillon manipulé par les voisins)

terre
 1 coquille d’escargot
 1 insecte
 6 vers de terre

Ces premiers résultats confirment déjà l’hypothèse de départ. Alors, dans le but de prolonger cette confirmation, je leur ai proposé de manipuler un autre échantillon de terre qui, cette fois-ci, a été extrait d’un composteur.

3. Résultats avec la terre « enrichie »

Terre du compost
 une vingtaine de fourmis
 une vingtaine de mille pattes
 10 cloportes
 2 vers ou larves
 4 petites boules de couleur orange : des oeufs de vers de terre ?
 des petits cylindres avec des anneaux
 une mue transparente ou un collembole mort ?
 2 coquilles d’escargot
 3 vers de terre
 des traces de coquille d’œuf et de fruits

Voir la vidéo en bas de l’article

4. Conclusion

Nous avons vu qu’il y a beaucoup plus d’animaux dans la terre qui vient du compost que dans la terre normale. Les animaux ont besoin de nourriture pour vivre, ils en trouvent dans les restes de légumes, de fruits et de déchets verts.

5. L’énigme des vers de terre

Mais nous sommes surpris qu’il n’y ait pas plus de vers de terre dans le compost : nous avons trouvé 6 vers de terre dans la terre "normale" et seulement 3 vers de terre dans la terre enrichie. Pour en savoir plus, nous décidons de faire une recherche documentaire sur Internet à propos des lombrics. Nous avons été impressionnés d’apprendre que si on additionnait le poids de tous les vers de France, cela ferait plusieurs dizaines de fois le poids de tous les français. Nous avons vérifié que les vers de terre se nourrissent de restes de végétaux. Donc il devrait y avoir beaucoup plus de vers de terre dans le composteur car il y a beaucoup de nourriture. Le maître nous a aidés en nous disant que le composteur était souvent fermé et que la terre provenait du milieu et non du fond du composteur. Donc nous avons deviné que le couvercle empêchait l’eau d’arroser l’intérieur. Dans le document d’Internet, nous avions vu que les lombrics rentrent en « estivation » dès qu’il fait trop sec et qu’ils sont vraiment actifs que quelques mois par an.

J’ai rajouté que les végétaux présents au milieu du composteur ne sont peut-être pas assez décomposés au goût des vers de terre.

Voici une vidéo des animaux vivants :